Soupirs au clair de lune [Privé: Mark O'Black+Amarillys Jessyn]

Amarillys sourit en sentant le vent envoyé par le corbeau. C'était agréable, rafraîchissant.

- Combien de sucre? Du lait? De la menthe? Du citron? De la canelle?

Avec tout ça, la question de la caféine ne se posait même plus. Elle l'y noierait aisément.

- Un seul sucre, s'ilteplaît. Je veux bien du lait,de la cannelle et de la menthe.

Elle ne prenait jamais plus de sucre que ça. Il lui avait aussi proposé du citron, mais ça suffirait ; de plus, elle avait été élevée dans le respect des convenances et, dans ce genre de cas, il est inopportun de prendre trop. Elle n'avait jamais pris tout ça très au sérieux, mais c'était des habitudes prises depuis l'enfance. Le corbeau revint. Mark lut le mot et lui en donna un autre, avant de le lancer par la fenêtre.

- C'est fascinant comme vous vous comprenez, lui et toi, sans avoir besoin de mots. On dirait Calypso et moi.

[Je suis vraiment désolée d'avoir, mis aussi longtemps à répondre. C'est la troisième, j'arrive plus à suivre, je m'y attendais pas...mais c'est pas une raison, je sais. Excuse-moi.]

- Un seul sucre, s'ilteplaît. Je veux bien du lait,de la cannelle et de la menthe.

Mark ne s'attendait pas à ça. Il ignorait qu'un café pouvait avoir bon goût quand on lui ajoute ces trois ingrédients en même temps. Il essaya lui aussi, et ainsi, les deux tasses continrent strictement le même mélange. Il goûta, et faillit avoir un sursaut: Ce n'était absolument pas bon. Mais, fait étrange, une fois qu'il eût -péniblement- avalé, l'arrière-goût que la boisson lui laissait était très agréable. Il se promit d'essayer de trouver une combinaison laissant le même arrière-goût, mais sans la première saveur.

- C'est fascinant comme vous vous comprenez, lui et toi, sans avoir besoin de mots. On dirait Calypso et moi.

Mark saisit la perche pour reprendre un peu d'allure après ses multiples gaffes, et la taquina:

- C'est d'autant plus pratique que si nous avions besoin de mots, nous aurions beaucoup de mal à parler. Je ne comprends pas le Croâtois ancien.

Il se mit à rire, d'un rire assez léger, puis s'agenouillé -geste dû à ses origines étroitement liés aux moyen-âge- pour donner sa tasse, sa soucoupe et sa cuillère à Amy. Puis, Kojo vint taper à la vitre, interrompant toute la théâtralité de son geste. Il prit la clé, remercia Kojo d'une caresse sur la tête, puis, comme souvent, lança plusieurs sujets en même temps en une seule phrase:

- Au fait, qui est Calypso? Et puis, autre chose... Tu sais qu'Enly et Inia veulent pousser Eilen et Lucas dans les bras l'un de l'autre? Tu voudrais nous aider? Et aussi, où as-tu appris la recette café-canelle-menthe?

- C'est d'autant plus pratique que si nous avions besoin de mots, nous aurions beaucoup de mal à parler. Je ne comprends pas le Croâtois ancien.

Elle rit avec lui.

- Enfin quelqu'un qui a le sens de l'humour...les élèves du lycée étaient snobs, et d'un terre-à-terre...

Il lui tend sa tasse. Le corbeau entre à cet instant et donne la clef à Mark.

- Au fait, qui est Calypso? Et puis, autre chose... Tu sais qu'Enly et Inia veulent pousser Eilen et Lucas dans les bras l'un de l'autre? Tu voudrais nous aider? Et aussi, où as-tu appris la recette café-canelle-menthe?

- Calypso est ma jument. Si tu veux, à l'occasion, je te la présenterai, elle est dans les écuries.

Enly et Inia voulaient rapprocher Eilen et Lucas? Amarillys avait efectivement remarqué quelque chose entre eux. Elle sourit.

- Bien sûr que je vais vous aider.

Café-cannelle-menthe? Elle eut un vague mouvement de la main pour dire que ce n'est pas très important.

- Je sais plus, ça fait longtemps.

Elle but une gorgée.

Amarilys, contrairement aux gens qu'ils rencontrent haibuellement, se mit à rire à sa blague. Il faillit s'avnouir rien qu'en l'entendant rire.
Puis, toujours contrairement aux gens qu'ils rencontrent habituellement, elle réussit à répondre à chacunes de ces questions san sle faire répéter, et mieux encore: dans l'ordre.

- Calypso est ma jument. Si tu veux, à l'occasion, je te la présenterai, elle est dans les écuries.
- Si ça se trouve, Kojo et elle deviendront amis!
- Bien sûr que je vais vous aider.
- Tant mieux.
- Je sais plus, ça fait longtemps.
- Dommage, je suis toujours en quête de nouvelles recettes.

Ce faisant, il sortit un cahier, sur lequel il avait griffoné à la va-vite plusieurs recettes de boissons chaudes.

- Et ta recette va devenir la 50e pile!

Il sourit, un peu amusé. Puis, il se perdit dans la contemplation d'Amarillys, elle et ses yeux, ses cheveux, ses oreilles, son nez, ses mains, ses lèvres... ses lèvres qu'il avait embrassé...
Une pensée inopinée et pourtant bien en rapport interrompit sa rêverie bien plus tôt que prévu.

- Au fait, est-ce que tu as vu Roméo et Juliette?

Tout en disant ça, il prit la clé, puis il se diriga vers la porte de sortie tout en continuant:

- Parceque dedans, y'a une scène où Roméo dit qu'il a déposé un péché sur les lèvres de Juliette, et Juliette lui demande de le reprendre...

Il n'en dit pas plus, mais n'en pensait pas moins: c'est un peu l'impression qu'il avait. Il avait l'impression, que lui, le grand solitaire ténébreux, il avait souillé les lèvres de l'ange respirant la fraîcheur qu'était Amarillys...

Il l'invita à la suivre dans le couloir en lui tendant la main, dans un geste d'une grande noblesse, chipé dans un film à l'eau de rose.

- Si ça se trouve, Kojo et elle deviendront amis!

- La connaissant, il y a de bonnes chances...mais il ne faut surtout pas qu'il la surprenne. Elle est farouche.

- Au fait, est-ce que tu as vu Roméo et Juliette?

- Oui, je l'ai vu.

Elle attendit qu'il continue. Elle ne comprenait pas.

- Parce que dedans, y'a une scène où Roméo dit qu'il a déposé un péché sur les lèvres de Juliette, et Juliette lui demande de le reprendre...

Elle crut un instant saisir ce qu'il voulait dire, mais ça lui échappa. Elle ne voyait pas où il voulait en venir. Elle prit la main qu'il lui tendait, se leva et le suivit à l'extérieur. La porte se referma sur la chambre de Mark...où se trouvait toujours s veste. Elle l'avait oubliée, mais ne s'en était pas aperçue, troublée par les paroles énigmatiques de Mark.

Mark sentit sa main dans la sienne. Il la sentait un peu fébrile. Il n'allait pas l'en blâmer: lui-même se sentait faible, d'un coup. Lui, le rebut de la société, le rebelle malgré lui, le solitaire absolu, il prétendait vivre un amour inconditionnel avec qui que ce soit? Allons bon... Amarillys était l'incarnation même de la beauté, de l'intelligence, de la fraîcheur, de... de tout, c'était un véritable ange tombé du ciel... Et lui, pauvre démon, il voulait avoir la moindre prétention sur son coeur? Allons bon...

Il se promit de lui faire part de ses sentiments bientôt...

Pendant le trajet, il ne lança aucun sujet, néanmoins prêt à répondre aux questions d'Amarillys.

Amy le suivait dans les couloirs. Le silence régnait. Cela lui donnait une impression de vide.

- Si tu veux, on peut passer voir Calypso avant de remonter. Je suis sûre qu'elle serait contente.

Tentative dérisoire pour combler ce silence. Mais elle avait l'esprit ailleurs. Elle s'interrogeait encore. Elle sentait bien u'il y avait autre chose derrière cette citation de Roméo et Juliette. Mais quoi? Tant pis, il fallait qu'elle sache.

- Dis, Mark...tout à l'heure, qu'est-ce que tu voulais dire quand tu parlais de...

Elle s'interrompit. Ils étaient arrivés devant la pièce où les outils étaient rangés.

- Si tu veux, on peut passer voir Calypso avant de remonter. Je suis sûre qu'elle serait contente.


Mark ne répondit même pas à cette futilité. Il sentait bien qu'elle ne disait ça que pour meubler le silence. Or, il sentait aussi que ce silence -pourtant dur et pesant- devait persister... Du moins, jusqu'à ce qu'elle dise ça:

- Dis, Mark...tout à l'heure, qu'est-ce que tu voulais dire quand tu parlais de...

Elle se tût. Il sétaient arrivés devant la cabane à outils. Malgré tout, il décida de lui répondre, ayant parfaitement compris le sens de sa question:

- De Roméo et Juliette? C'est ça, que tu veux savoir, hein? Et ben... Oh pis zut, je te le dis: Depuis mon enfance, et l'incident tragique qui l'a plongée dans une tourmente, je n'ai jamais vraiment eu d'amis. Quand je suis arrivé à l'institut, j'ai vu Lucas, Kendra, Enly, Inia, Lily, Eilen... Mais avant eux, bien avant eux même, je t'ai vu, toi, Amarillys Jessyn. Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais quand je te vois, je te vois avec une auréole et des ailes. Et je me dit que tu mérites mieux que moi. Chassez le naturel, et il revient au galop: même si je devens plus vivant de jour en jour, je reste malgré tout de nature solitaire, car c'est ainsi que ma fragile âme fut forgée à coups de marteaux. Je suis quasiment sûr d'être un démon. La preuve: ne m'arrive-t-il pas d'être possédé par mon pouvoir? Ca prouve bien que je ne suis pas humain... Que je ne suis... Qu'une ombre...

Il venait de lui avouer ce qu'il avait sur le coeur. Ce qui le rendait si mélancolique. Et maintenant, il n'éspérait plus rien.

Mais une toute petite voix, tout au fond de son coeur, caché parmi le tumulte avoisinnant, lui chuchotait qu'il restait un espoir; que si elle ne se sauvait pas, peut-être il avait tort... Mais cette voix était bien faible, et avait plus que tout besoin d'être alimenté...

- De Roméo et Juliette? C'est ça, que tu veux savoir, hein? Et ben... Oh pis zut, je te le dis: Depuis mon enfance, et l'incident tragique qui l'a plongée dans une tourmente, je n'ai jamais vraiment eu d'amis. Quand je suis arrivé à l'institut, j'ai vu Lucas, Kendra, Enly, Inia, Lily, Eilen... Mais avant eux, bien avant eux même, je t'ai vu, toi, Amarillys Jessyn. Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais quand je te vois, je te vois avec une auréole et des ailes. Et je me dit que tu mérites mieux que moi. Chassez le naturel, et il revient au galop: même si je devens plus vivant de jour en jour, je reste malgré tout de nature solitaire, car c'est ainsi que ma fragile âme fut forgée à coups de marteaux. Je suis quasiment sûr d'être un démon. La preuve: ne m'arrive-t-il pas d'être possédé par mon pouvoir? Ca prouve bien que je ne suis pas humain... Que je ne suis... Qu'une ombre...

Amarillys se tourna pour lui faire face, scrutant son regard si intense.

- Non, Mark...tu as tort...j'ai besoin de toi...de toi et de personne d'autre...tu es le seul qui...qui compte à mes yeux...quand je te vois, mon ciel s'éclaire...La peur, cette peur omniprésente depuis ce fameux jour, cesse de me ronger lorsque tu es là...près de toi, je me sens en sécurité...comme s'il ne pouvait plus rien m'arriver...

Elle ne savait comment décrire cette...cette flamme qui brûlait au fond d'elle en sa présence. Cette flamme si douce, si chaude et si apaisante, cette sensation de...aucun mot n'était assez proche pour exprimer cela. Elle ajouta :

- Tu ne peux pas t'en vouloir parce qu'il t'arrive de perdre le contrôle de ton pouvoir...moi aussi, ça m'arrive...Comme à nous tous, je suppose. Tiens, l'autre jour, chez mon frère, je suis restée coincée pendant une demi-heure...je n'arrivais plus à me matérialiser...C'est normal. L'erreur est humaine ; et la perfection une vaine quête...

- Non, Mark...tu as tort...j'ai besoin de toi...de toi et de personne d'autre...tu es le seul qui...qui compte à mes yeux...quand je te vois, mon ciel s'éclaire...La peur, cette peur omniprésente depuis ce fameux jour, cesse de me ronger lorsque tu es là...près de toi, je me sens en sécurité...comme s'il ne pouvait plus rien m'arriver... Tu ne peux pas t'en vouloir parce qu'il t'arrive de perdre le contrôle de ton pouvoir...moi aussi, ça m'arrive...Comme à nous tous, je suppose. Tiens, l'autre jour, chez mon frère, je suis restée coincée pendant une demi-heure...je n'arrivais plus à me matérialiser...C'est normal. L'erreur est humaine ; et la perfection une vaine quête...

Suite à ce discours, toutes les inquiétudes de Marks s'étaient envolés. Il prit Amarillys entre ses bras et la fit se lover contre lui. Son coeur battait de plus belle. Tout en la gardant entre ses bras, il demanda à ses corbeaux d'aller déverouiller la porte et de prendre les outils. Mais il dût finir par lâcher Amy pour aller tout déposer dans une brouette. Il dit à Amy, tout anodinement:

- Tu viens m'aider?

Puis il lança, beaucoup plus srieux:

- Merci, Amarillys. Je ne serais rien sans toi. Si tu n'étais pas là, je ne pense pas que je serais devenu sociable, et je ne serais jamais devenu ami avec Lucas, Lily, Kenra et tout la autres...

Mark l'enlaça ; Amarillys se blottit contre lui. Puis il alla ranger les outils dans une brouette.

- Tu viens m'aider?

La jeune fille s'éxécuta, mais ne répondit pas. Tous était dans la brouette lorsqu'il reprit la parole.

- Merci, Amarillys. Je ne serais rien sans toi. Si tu n'étais pas là, je ne pense pas que je serais devenu sociable, et je ne serais jamais devenu ami avec Lucas, Lily, Kenra et tout la autres...

- Je comprends ce que tu ressens...

Elle effleura sa main pour qu'il la regarde.

- Tu compliques les choses en cherchant à mettre des mots sur ça...

Elle ferma les yeux car soutenir son regard la troublait soudain trop.

- L'amour ne se raconte pas, il se vit.

C'était une phrase qu'elle avait lue dans un livre. Joignant le geste à la parole, yeux toujours clos, elle se hissa sur la pointe des pieds et leurs lèvres se joignirent. Si ce baiser fut moins long que le précédent, il fut tout aussi fort et dura tout de même quelques minutes.

[Désolée pour le temps de réponse. Un big bug.]

[Idem.]

- Je comprends ce que tu ressens...

Il sentit sa main effleurer la sienne.

- Tu compliques les choses en cherchant à mettre des mots sur ça...

Elle ferma les yeux.

- L'amour ne se raconte pas, il se vit.

Cette phrase semblait d'autant plus vraie qu'elle se disait factice. Amrillys se blottit contre lui et l'embrassa. Contrairement à ce que la rumeur dit, chaque baiser est aussi fort que le premier, et Mark en eût la preuve par mille. Mais ils durent malheureusement se lâcher au bout d'un moment. Mark lança sept corbeaux pour l'aider à construire le mémorial. Le huitième, il l'employa à faire souffler du vent dans les cheveux d'Amarillys. Non seulement cela la rendait plus belle, mais son parfum se mettait à flotter autour d'elle et à se mélanger à l'odeur de la plage le matin. Il eut alors une idée.

- Tiens, viens m'aider, j'ai une idée pour le mémorial: il faudrait faire une sorte de fenêtre en pierre à travers laquelle on verrait le soleil levant d'un côté et se couchant de l'autre, comme pour Stonehenge.

Il lui prit la main et l'entraîna de l'autre côté, tout en lui donnant des outils pour qu'elle l'aide dans la construction.

Amaryllis sourit en sentant ses cheveux voler au vent. Son élastique se défit. Elle l'attrappa au vol et le glissa dans sa poche.

- Tiens, viens m'aider, j'ai une idée pour le mémorial: il faudrait faire une sorte de fenêtre en pierre à travers laquelle on verrait le soleil levant d'un côté et se couchant de l'autre, comme pour Stonehenge.

- Décidément, tu as toujours de bonnes idées...

C'était sincère. Elle n'aurait jamais trouvé ça toute seule.

- Pour la fenêtre, il y a un truc que j'ai fait une fois...ça pourrait marcher. Je suis pas sûre de mon coup, mais si j'y arrive, ça nous ferait gagner du temps...On pourrait même la faire ronde, ce serait original.

Si elle y arrivait, bien sûr...et rien n'était moins sûr. Elle ne l'avait fait qu'une fois, et ce jour-là, elle ne savait pas très bien ce qu'elle cherchait. Mais ne dit-on pas que qui ne tente rien n'a rien ?

- Au fait, Mark...

Elle s'interrompit. Il fallait qu'elle lui demande, mais elle ne pouvait pas. Il était trop tôt.