Présentation de Roxanne Peppermint [Terminé!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!]

Histoire :

Quand Roxie était petite, personne ne s'est jamais posé de questions sur le fait qu'elle ne mente jamais : on la considérait comme une enfant très sage. Le premier incident est survenu en CE1. Une amie de Roxie a fait voler un avion en papier dans la classe. Rien de bien grave, mais l'institutrice s'est emportée et a fait convoquer tous les élèves, un à un, dans le bureau de la directrice. Bien entendu, tout le monde a prétendu ne rien savoir. Sauf Roxie. Elle voulait dire qu'elle ne savait rien. Elle n'a pas pu. Elle a dénoncé son amie. Après ça, plus personne n'a voulu lui parler. Les enfants l'excluaient. L'enseigante a rapidement tourné cette franchise à son avantage. Malgré elle, Roxie s'est vue dénoncer nombre de ses camarades. Elle se sentait terriblement seule.
A la rentrée suivant, sa mère a trouvé, dans la chambre parentale, des vêtements de femme qui ne lui appartenaient pas. Elle a demandé à sa fille si elle savait quelque chose. L'enfant s'est mise à tousser, à eut l'air de s'étrangler, mais n'a pu retenir un fatidique " C'est peut-être à la dame qui vient voir papa et qui joue à cache-cache avec toi dans les placards." Bien qu'étant trop jeune pour comprendre que son père avait une liaison, elle savait que c'était une chose qu'il aurait fallu ne pas dire, et si elle l'avait pu, elle ne l'aurait pas dit. Les disputes ont commencé à ce moment-là, et un mois plus tard, ses parents se séparaient, et sa mère obtenait la garde. " Dites, c'est ma faute, si vous vous aimez plus? " Son père répondit " Mais non, ma chérie, c'est notre faute à nous, pas la tienne. " Mais elle ne put entendre sa réponse, ce qui la convainquit du contraire. Il mentait. Il mentait et il lui en voulait.
Les années passèrent. Son père ne donnait plus signe de vie, sa mère sinquiétait pour elle. Elle ne se mêlait pas aux autres, ne parlait jamais à personne, ne riait pas, mangeait peu, avait des résultats catastrophiques _ d'ailleurs, elle redoubla deux classes _, ne regardait pas la télé comme tous les ados. Ce que sa mère ignorait, c'est que la télé avait un lien très profond avec son problème : ce que disent les acteurs n'est pas la vérité, mais ils y croient dur comme fer, cette contradiction ne donnant pour elle qu'un brouhaha confus.
Il n'y avait qu'une chose qui l'intéressait dans la vie : la musique. Elle apprit le piano, la harpe, le violon, la flûte traversière, la batterie, le clavecin, l'harmonica, l'ocarina et la guitare. Néanmoins, en cours de musique, ses notes n'étaient guère meilleures que les autres, car elle ne pouvait chanter ces chansons dont elle ne croyait pas un mot, et le professeur finissait toujours par s'imaginer qu'elle se moquait de lui.

Test RP :

Ce matin est un matin comme les autres. Roxie prend son petit déjeuner, le regard rivé à son bol de céréales pour ne pas croiser celui de sa mère, assise de l'autre coté de la petite table. Il n'y a que deux chaises. La troisième, celle du père de Roxie, l'ex-mari de sa mère, a été montée au grenier. Elles ne supportaient plus de croiser sans cesse ce fantôme, ce vide, cette absence. Surtout Roxie. Parce que c'est de sa faute, elle en est convaincue. Elle est la seule responsable. Roxie se lève pour partir en cours. Elle n'a pas envie d'y aller. Mais il le faut.

- Roxie, attends une minute, s'il te plaît.

La jeune fille se fige. Elle devine que l'heure de la confrontation tant redoutée est arrivée. Fixant ses chaussures, elle marmonne :

- Oui?

La maîtresse de maison se lève, se dirige vers sa fille et lui soulève le menton pour qu'elle la regarde. Mais Roxie se dérobe en fixant la pendule à sa droite.

- Tu sais, Roxie...tu m'inquiète, ces derniers temps. Tu ne vas pas bien et je ne sais pas quoi faire pour t'aider.

La jeune fille voudrait dire quelque chose du genre "ne t'inquiète pas, maman, tout va bien". Mais elle ne peut pas. Alors, la meilleure chose à faire, c'est de rester muette, comme toujours.

- Alors j'ai pensé que...comment dire...il serait peut-être bien que tu voie...quelqu'un d'extérieur.

Roxie secoua la tête, abasourdie, et cracha une réponse :

- Tu veux m'envoyer chez un psy?

- Mon ange, tu es dépressive, tes notes sont catastrophiques, tu n'as pas d'amis...et tu ne mange quasiment rien! ajouta-t-elle en désignant les céréales qu'elle avait à peine touchées.

- Mais maman !

- Tu iras, c'est pour ton bien! Tu es en train de gâcher ta vie!

* Pff! Pour ce que ça vaut! *

- Donc, je suis obligée..., lâche-t-elle avec un soupir.

Sa mère acquiese.

- On a rendez-vous aujourd'hui, à dix heures. J'ai obtenu un mot d'excuse de l'assistante sociale de ton collège.

- L'assistante sociale?

- Oui. Elle suit automatiquement les enfants de parents divorcés, les redoublants, les élèves ayant des problèmes de discipline, les enfants adoptés...et tu entre dans les deux premières catégories.

Elles partent immédiatement, car le trajet estt long ; il se déroule silencieusement.

Le cabinet du psychologue ressemble à tous les cabinets de médecins : une secrétaire assise à un bureau, une salle d'attente au centre de laquelle trônait une table jonchée de vieux magazines. Après une attente assez courte, la mère de Roxie s'entretient d'abord seule avec le psychologue. Puis elle revient dans la salle d'attente et envoie Roxie le rejoindre.

Le bureau est spacieux, chaleureux, les murs portent des teintes crème, pêche et ocre, assorties au divan et aux sièges beiges, le bureau est en bois clair, et derrière est installée une femme, jeune, dynamique, aux cheveux blonds, d'une coupe carée mousseuse. Avant que Roxie ait eut le temps de lancer une remarque sarcastique.

- Assieds-toi, je t'en prie, Roxanne. Je te rassure tout de suite, je ne vais pas te faire allonger sur le divan. Il est juste là pour offrir plus de confort aux personnes âgées ou à mobilité réduite.

La jeune fille s'éxécute. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Elle voyait plutôt les murs sombres, le bureau design en verre, le vieux bonhomme penché sur son dossier griffonnant des notes.

- Dis-moi, Roxanne...

- Roxie! Je préfère.

- Bien...dis-moi, Roxie. Tes parents sont...séparés, je crois ?

- C'est ma faute.

- Pourquoi ce serait ta faute? Quand les gens ne s'aiment plus, ils se séparent, et les enfants n'y sont pour rien.

- J'allais entrer en CE2. C'était les vacances d'été. Maman a trouvé des habits qui ne lui appartenaient pas dans sa chambre, et elle m'a demandé si je savais quelque chose. Et je lui ait dit...

L'adolescente se raidit sur son siège.

- Je ne voulais pas, mais...je dois toujours dire la vérité...

- Ta mère m'a dit, en effet, que tu ne mentais jamais...c'est une question de convictions, ou...

- Je ne peux pas mentir. Je sais pas...j'y arrive pas. Impossible. Quand je parle, je dis forcément la vérité.

- La franchise est une bonne chose, pourtant.

- Pas comme ça...depuis le CE1, je me mets tous mes camarades à dos par des dénonciations. Ils étaient punis...à cause de moi...J'ai dit à ma mère que les fringues qu'elle avait trouvé devaient être à la "drôle de dame qui venait voir papa et jouait à cache-cache avec elle dans les placards". Je ne comprenais pas bien ce que ça signifiait, mais je ne voulais pas en parler, je savais qu'il ne fallait pas. Pourtant je l'ai dit et ils se sont séparés...à cause de moi. En plus, mon père m'en veut à mort.

- Mais non. Je suis sûre qu'il ne t'en veut pas.

- Si. Je lui ai demandé s'il m'en voulait et je n'ai pas entendu sa réponse. Ca veut dire qu'il mentait. Maman m'a dit plus tard qu'il avait répondu non. Je m'en doutais.

- Attends une minute. Tu peux me la refaire, là? Tu sais qu'il a menti parce que tu ne l'as pas entendu parler?

- Exactement.

- En résumé, tu es incapable de mentir et à chaque fois que quelqu'un te ment, tu ne l'entends pas. C'est bien ça, Roxie?

- Euh...oui.

- D'accord...écoute moi, tu vas retourner avec ta mère, mais ne partez pas, je désire vous revoir tout à l'heure.

Soudain, Roxie a peur d'avoir fait une gaffe monumentale, et de se retrouver internée dans les trois jours. Elle rejoint sa mère, blanche comme un linge.

- Ecoute, elle va nous rappeler toutes les deux après.

Dès que sa patiente a quitté son bureau, la psy se précipite sur le téléphone et appelle une vieille connaissance, Elisabeth Weir. Elles ont été à l'Institut ensemble et elle sait que, tandis qu'elle est devenue psychologue, Elisabeth a pris la tête de l'Institut.

Son coup de téléphone passé, elle re-convoque Roxie et sa mère. Bien entendu, la mère est concernée, c'est pourquoi elle a souhaité sa présence, mais c'est avant tout à la principale concernée qu'elle s'adresse

- Roxie...La vie que tu mène en ce moment ne te convient pas. Tu te sens incomprise...tu es dépressive...Je pense que c'est parce que tu ne devrais pas suivre le cursus traditionnel...Vois-tu, j'ai une amie qui dirige un établissement, l'Institut, et...

- Je le savais! Maman, ta psy va m'envoyer à l'asile!

- Non, Roxie, je ne te considère pas du tout comme une folle et l'Institut n'est pas un...hôpital psychiatrique. Tu peux me faire confiance, Roxie.

L'adolescente a entendu chaque mot prononcé par la psychologue. Elle peut avoir la certitude que c'est la vérité.

- Et c'est quoi, alors, votre "Institut" ?

- Pour faire simple, c'est un endroit où sont accueillis des gens dotés de...pouvoirs.

- Le genre qui lisent dans les pensées ou balancent des boules de feu, comme dans ces comics à deux balles ?

La femme sourit et répondit :

- Par exemple.

- Et quel est le rapport avec moi ?

- Un don comme ceux que tu as cité, on les remarque tout de suite. Mais il y en a dont...on se rend compte moins facilement...

- Et ?

- Roxie, tu as un don. Tu ne t'en étais pas rendue compte car c'est un don plutôt discret.

- Excusez-moi, je crois que j'ai raté quelque chose. Je croyais que nous étions ici pour parler de la dépression de ma fille ?

- Justement, c'est lié. Vous l'avez compris, Roxie a ... une sorte de pouvoir.

- Appelez plutôt ça une malédiction, siffla la jeune fille.

- Tu as un don, Roxie. Tu sais que je dis la vérité.

- Vous dites votre vérité ; je dis la mienne. Les...pouvoirs, c'est comme le monstre du Loch Ness ou les OVNI : chacun a sa propre opinion et elles sont toutes vraies à leur manière.

- Roxie, tu considère ton don comme une malédiction parce qu'il te fait du tort...mais à l'Institut, tu pourrais apprendre à vivre avec, et à ne plus te laisser diriger par lui...

- Ouais, ouais...

- Et puis là-bas, les jeunes de ton âge ne te reprocheraient pas tes erreurs. Beaucoup ont ou ont eu des problèmes avec leurs pouvoir.

- C'est d'accord, répondit-elle précipitemment.

- Bien. Madame Peppermint, qu'en pensez-vous ?

- Si elle a envie d'y aller, je ne m'y oppose pas. Où est-ce ?

- Je ne puis vous le dire. Rentrez chez-vous, laissez-la faire ses valises et ramenez-la ici après la fermeture.

- Au fait, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir dire au collège ?

- Ne t'en fais pas, je m'en occupe.