Soupirs au clair de lune [Privé: Mark O'Black+Amarillys Jessyn]

La lune était claire et pleine, on pourrait même dire qu'elle était belle. La mer était calme, le bruit des vagues reposant. Le sable était fin, blanc, doux et confortable.

Mark s'était assis sur le sable, les jambes en position du lotus et le dos penché en arrière soutenu par ses bras droits dérrière lui. Comme à chaque pleine lune (moment où il contrôlait un peu mieux ses pouvoirs), il se remémorait le film de sa vie. Enfin, de sa vie d'avant, avant que cette terrible malédiction nommé Umbraduction* ne lui tombe dessus.
Sauf que, contrairement à d'habitude, cette fois-ci, il avait l'impression que sa vie pouvait s'améliorer, grâce à l'institut. Il pensat même qu'il pourrait à nouveau devenir sociable.

A ce moment-là, il entendit du bruit dérrière lui, et devint une ombre pour surveiller sans être vu. L'origine du bruit était...



[hrp]*: Umbraduction, fait de diriger les ombres[/hrp]

Amy errait, profitant du calme de la nuit, guidée par l'odeur des embruns. La mer l'avait toujours fascinée. Enfin, elle atteignit la plage. Elle laissa glisser ses ballerines de ses pieds. Elle aimait sentir la douceur du sable. La mer était splendide, semblable à un énorme saphir plat sous les diamants des étoiles. Drôle de comparaison, mais elle avait vécue entourée de ce genre de chose, il faut la comprendre. Inexplicablement, elle sentait qu'elle n'était pas seule. Mais elle ne voyait personne sur la plage. Elle frissonna, puis se reprit * Avec toutes ces histoires bizarres, je suis en train de devenir parano, moi. Il n'y a personne sur cette plage! * Mais elle entendit un bruit presque imperceptible, qui devait provenir du vent mais qui la fit néanmoins sursauter :

- Qui est là? Répondez...

La jeune fille avait parlé d'une voix qui se voulait forte et assurée, mais qui tremblait. Oui, elle était parano, et alors? Quelques jours auparavant, elle avait vu sa mère se faire tuer sous ses yeux. Rien d'étonnant d'être parano! Elle ressera les pans de sa veste autour d'elle, bien que n'ayant pas vraiment froid.

Mark pensait avoir eu bien raison de se cacher, car quelqu'un arrivait. Profitant qu'on ne le voyait pas, il tourna autour de la personne qui arrivait pour la détailler, mais, sous sa forme d'ombre, il ne pouvait pas voir grand-chose. Il vit juste que cette personne était assez grande, et portait une veste. Et, sans même avoir besoin de regarder, il sentit que c'était une fille. Il ne savait pas pourquoi, mais elle le mettait mal à l'aise, comme si elle était capable de faire quelque chose qui puisse annuler son camouflage.
Malgré cela, il s'approcha d'elle. Il voulait tout de même en savoir plus sur elle, pour être sûr de pouvoir lui apparaître sans crainte. Ne voyant rien sous sa forme d'ombre, il sortit sa tête de l'ombre, mais dans son dos, de sorte à ne pas être vu. Il n'eût pas le temps d'apercevoir quoi que ce soit.
- Qui est là? Répondez!
Il avait fait un peu trop de bruit en sortant sa tête de l'ombre. Mais, malgré ce que cette voix exprimait, ce qu'il entendit, c'est de la peur. Tout d'abord, il ne comprit pas de quoi elle avait peur, mais rapidement, il se rendit compte qu'elle avait peur de lui. Il se mit donc devant elle, et sortit tout à fait de l'ombre, lentement.
- Bonsoir. Mon nom est Mark O'Black.
Il lui tendit la main 'un geste assez incertain et maladroit.

Amy vit brusquement...apparaître...oui, c'est le mot, apparaître, une personne devant elle. Il était comme...sorti de la nuit, quelque chose comme ça. Il lui tendit la main et lui parla :

- Bonsoir. Mon nom est Mark O'Black.

Amy voulut serrer la main qu'il tendait, mais, encore un peu sous le choc, elle passa à travers. Elle ferma un instant les yeux, et réessaya en les rouvrant. C'était bon, elle était redevenue tangible, elle réussit à lui serrer la main.

- Bonsoir. Je m'appelle Amarillys Jessyn _ mais on dit Amy.

Elle eut un sourire léger. Ne sachant trop que dire, elle l'observa. Il avait le teint bronzé, beaucoup plus qu'elle, des cheveux noirs et des yeux sombres. Il semblait avoir environ son âge.

- Je devais avoir l'air un peu stupide à m'effrayer comme ça tout à l'heure, non? Faut m'excuser, je suis un peu parano sur les bords, ces derniers temps...

Ce fut au tour de Mark d'être supris.
Car, lorsqu'elle essaya de lui serrer la main, elle... passa au travers. Il eut la peur de sa vie, presque plus que lorsqu'il découvrit ses pouvoirs. Ensuite, elle ferma les yeux, et lui serra la main - sans la traverser cette fois.
- Bonsoir. Je m'appelle Amarillys Jessyn _ mais on dit Amy.
Elle sourit. Il fit oruler le prénom dans sa tête, pour s'y habituer. Il le trouvait plutôt joli. Il lui convenait parfaitement.
- Je devais avoir l'air un peu stupide à m'effrayer comme ça tout à l'heure, non? Faut m'excuser, je suis un peu parano sur les bords, ces derniers temps...
- Pas grave. J'ai l'habitude.
Il y eut un petit silence, qui dura environ une minute, chacun ne sachant pas que dir à l'autre. Au bout de cette minute, Mark se rendit compte qu'il tenait toujours la main d'Amy, et retira la sienne vivement, très gêné.
- Alors... Euh... Je suppose que tu est une élève de l'institut, toi aussi? Et... T'es là depuis longtemps?
En même temps qu'il parlait, il essayait de mentaliser le fait qu'en le voyant surgir de nulle part, Amy ne s'était pas enfuie à toutes jambes comme les autres.

- Alors... Euh... Je suppose que tu est une élève de l'institut, toi aussi? Et... T'es là depuis longtemps?

- Non, je suis prof!

La jeune fille lui offrit un sourire malicieux et ajouta d'un ton amusé :

-Bien sûr que je suis élève! Je suis arrivée il y a trois jours, lorsque j'ai découvert pour la première fois ce... ce truc que t'as vu avant! L'intangibilité, je crois...

Trois jours! Difficile à croire. Il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis la dernière fois qu'elle avait vu le visage de sa soeur, sa petite Julia, et son frère, et encore plus pour le visage de sa mère _ un visage torturé de larmes. Une expression inoubliable. Ou même depuis qu'elle avait franchi les portes pour la première fois. Elle avait eu tort de s'inquiéter, c'était bien, ici, même si Paul et Julia, surtout Julia, lui manquaient.

- ... Et toi?

- Non, je suis prof!

Il frissona en apprenant ça, mais rapidement, elle lui offrit un sourire des plus mignons et dit en rigolant

-Bien sûr que je suis élève! Je suis arrivée il y a trois jours, lorsque j'ai découvert pour la première fois ce... ce truc que t'as vu avant! L'intangibilité, je crois...

Puis il la détaillait, plus il trouvait belle. En même temps, c'était la première humaine qu'il voyait depuis longtemps.

-... Et toi?

- Moi? Bin, c'est ma première nuit içi. Et je suis... Comment ça s'appelle, déjà... Ah oui! Je suis Umbra...ducteur. Je peux devenir ma propre ombre et rendre mes ombres chinoises vivantes. Enfin, je suis pas très doué, si je créé quelquechose de plus complexe qu'un oiseau ou que je l'envoie à plus de 15 mètres de moi, je perds contrôle et l'ombre devent agressive. C'est pour ça que je suis là, d'ailleurs.

Tout en parlant, ils avaient faits un petit bout de chemin, et avaient maintenant les pieds dans l'eau. Chose étrange pour une nuit aussi fraîche, l'eau était plutôt agréable. Au fur et à mesure de la discussion, Mark retrouvait des sensations qu'ils avaient oubliés: le plaisir d'être avec les autres, de discuter, etc...

- Et... Sinon, la vie est sympa içi? Y'a beaucoup d'élèves?

Malgré tout, Mark se sentait de plus en plus mal à l'aise. Il était charmé par Amy,et en même temps, était très gêné d'être seul avec elle, dans une situation aussi romantique qu'une plage au clair de lune.

- Moi? Bin, c'est ma première nuit içi. Et je suis... Comment ça s'appelle, déjà... Ah oui! Je suis Umbra...ducteur. Je peux devenir ma propre ombre et rendre mes ombres chinoises vivantes. Enfin, je suis pas très doué, si je créé quelquechose de plus complexe qu'un oiseau ou que je l'envoie à plus de 15 mètres de moi, je perds contrôle et l'ombre devent agressive. C'est pour ça que je suis là, d'ailleurs.

Amy hocha presque imperceptiblement la tête tout en tentant de se représenter. Ce geste souleva légèrement ses longues tresses, ce dont elle ne sembla pas s'apercevoir. C'était le genre de détails dont elle se souciait peu.

- Et... Sinon, la vie est sympa içi? Y'a beaucoup d'élèves?

- Je crois qu'on est nombreux. Vachement nombreux, même. Sur l'Institut lui-même, j'ai pas encore vraiment d'opinion. Sauf que c'est méga grand et que ça fait super-penser à un labyrinthe. Alors, toi, t'es arrivé comment?...Je veux dire...il s'est passé quoi? Tu connaissais ... ton truc, là, ta Umbra...um-bra-duction ...

Amy détacha soigneusement les syllabes, pas su^re de pouvoir prononcer le mot.

- ... depuis longtemps?

- Je crois qu'on est nombreux. Vachement nombreux, même. Sur l'Institut lui-même, j'ai pas encore vraiment d'opinion. Sauf que c'est méga grand et que ça fait super-penser à un labyrinthe. Alors, toi, t'es arrivé comment?...Je veux dire...il s'est passé quoi? Tu connaissais ... ton truc, là, ta Umbra...um-bra-duction ... depuis longtemps?

Mark dût prendre un peu de temps avant de répondre. Il devait se remémorer ce fait marquant de sa vie que fut la découverte de son pouvoir à 6 ans, et les 9 ans de solitude qui suivirent. Des années d'horreur qui contribuèrent à le rendre solitaire et antipathique. Mais, en faisant un effort, effort avantagé par le fait qu'il se sentait bien avec Amy et qu'il était prêt à tout lui confier.

- Si tu savais... Elle m'est tombée dessus à 6 ans, comme un vautour sur sa proie. Elle m'a tout pris: amis, famille, amour, et même connaissances, voisins, ennemis, même mes contacts MSN m'ont bloqués. Je me suis retrouvé esseulé, abandonné par absolument tout le monde. Et puis, Il y a une semaine environ, un homme étrange est venu. Il disait qu'il m'emménerait dans un Institut où j'apprendrais à maîtriser mes pouvoirs, et... je suis arrivé içi, avec mes vêtements, ma brosse à dents, mon sabre et mon arc.

Tout en parlant, il s'arrangeait pour se rapprocher d'Amy. Après 9 ans de solitude, et surtout en évoquant ce sujet, il avait bien besoin de sentir une présence humaine à ses côtés.

- Et toi, comment t'es venu là?

- Si tu savais... Elle m'est tombée dessus à 6 ans, comme un vautour sur sa proie. Elle m'a tout pris: amis, famille, amour, et même connaissances, voisins, ennemis, même mes contacts MSN m'ont bloqués. Je me suis retrouvé esseulé, abandonné par absolument tout le monde. Et puis, Il y a une semaine environ, un homme étrange est venu. Il disait qu'il m'emménerait dans un Institut où j'apprendrais à maîtriser mes pouvoirs, et... je suis arrivé içi, avec mes vêtements, ma brosse à dents, mon sabre et mon arc.

Amy sentit sa tristesse. Elle revit en pensée Julia, qui lui semblait si fragile du haut de ses neuf ans, et songea avec un pincement au coeur qu'il était encore plus jeune lorsqu'il avait dû commencer à se débrouiller seul. Elle remarqua qu'il se rapprochaît d'elle, mais ne réagit pas.

- Et toi, comment t'es venu là?

- Avec ma petite soeur, Julia, on était chez nous _ pour une fois. Je ne sais pas ce que font mes parents, mais ils voyagent beaucoup. Je crois que j'ai plus vécu chez les voisins que chez moi. Mais là, ma mère était rentrée. Seule. J'étais dehors, avc ma soeur, on montait nos chevaux. on s'amusait, insouciantes. Maman nous a appelées pour manger. Elle a dit que papa avait eu un accident et était...mort. Sur le coup, trop naïve, je ne me suis pas demandée ce qui c'était passé. On a mangé ensemble. La cuisinière est partie dès le repas servi. On était seules, toutes les trois...Julia est montée dormir. Il restait ma mère et moi, dans la cuisine. On réfléchissait. Chacune dans son coin. Comme toujours. J'aurais tellement voulu mieux la connaître...

Sa voix se brisa. Elle inspira à fond, puis reprit :

- Et puis il y a eu ce bruit sourd. C'était la porte d'entrée. Enfoncée. Maman m'a dit de me cacher sous la table. Trois personnes. Vêtues de noir. Portant des masques blancs, comme au théâtre japonais. Sauf que c'était réel. Ils ont attrappé ma mère, ils lui parlaient...on aurait dit qu'ils lui posaient des questions, mais, en fait, j'en sais rien. C'était pas du français. Elle a répondu quelque chose, enfin, je pense que c'était une réponse. Ca ne leur a pas plu, apparemment. Ils l'ont frappée. Ils ont con tinué à lui parler. Je crois qu'elle leur a dit ce qu'ils voulaient savoir. Je n'en suis pas sûre. Alors ils ont...ils l'ont poignardée...Ils l'ont tuée...

L'engourdissement qui l'avait jusqu'alors empêchée de réaliser s'est bel et bien dissiper. *Ils l'ont tuée...*. Elle ne peut cesser de se répéter cette phrase. Elle tremble. Une larme unique roule, perle sur sa joue diaphane. Elle l'essuie d'une revers de main et enchaîne :

- Je n'ai pu retenir un cri. Alors, ils se sont aperçus de ma présence. L'un deux a tenté de m'attrapper. Il n'a pas réussi. Il m'a traversée. Ils m'ont tous traversés. J'ai levé la main vers la table. Je suis passée. Alors, je n'ai pas pris le temps de me poser de questions. Je me suis levée. J'ai foncée dans le mur. Puis vers les escaliers , ça, ça a pas été facile. Je rentrais dedans au lieu de monter, au début. J'ai fonçé dans la chambre de Julia. Je l'ai réveillée. On est parties. J'ai sellé son cheval, pour qu'on puisse passer par la forêt, où les voitures ne peuvent pas circuler, faute de place. J'ai pas eu le temps pour le mien. Je me suis servie de la porte du box. On est parties. Je sais pas comment on a fait, mais on a passé le torrent, et puis j'ai appelé Paul, mon grand frère, pour qu'il nous cherche. De l'autre coté du torrent, on était à l'abri pour quelques heures. Alors on est restées là, à attendre, deux gamines désespérées tremblant sous la pluie dans une clairière au coeur de la forêt à deux-trois heures du matin avec deux chevaux dont un seul harnaché. J'ai commencé par penser qu'au même moment, je devais être en cellule capitonnée. Ca me semblait la seule explication plausible. Il a fini par arriver. On est allées chez lui. Il a emmené les chevaux dans une remorque spéciale, va savoir où il l'a trouvée. On a dormi là-bas. Le lendemain, il a voulu que je lui raconte tout. Pour aller au comissariat. Et, au bout de quelques heures, un drôle de type est venu. Pour m'emmener ici. Au début, je ne voulais pas, j'avais peur, j'en voulais à mon frère, mais le type m'a expliqué de quoi il s'agissait plus précisément, et puis j'ai accepté.

Amy songea qu'elle était bien contente que la petite Julia n'ait pas assité au décès _ à l'assassinat _ de leur mère.

- Avec ma petite soeur, Julia, on était chez nous _ pour une fois. Je ne sais pas ce que font mes parents, mais ils voyagent beaucoup. Je crois que j'ai plus vécu chez les voisins que chez moi. Mais là, ma mère était rentrée. Seule. J'étais dehors, avc ma soeur, on montait nos chevaux. on s'amusait, insouciantes. Maman nous a appelées pour manger. Elle a dit que papa avait eu un accident et était...mort. Sur le coup, trop naïve, je ne me suis pas demandée ce qui c'était passé. On a mangé ensemble. La cuisinière est partie dès le repas servi. On était seules, toutes les trois...Julia est montée dormir. Il restait ma mère et moi, dans la cuisine. On réfléchissait. Chacune dans son coin. Comme toujours. J'aurais tellement voulu mieux la connaître...

Il sentait qu'elle allait éclater en sanglots. Mais elle se contint, respira un grand coup, et repartit:

- Et puis il y a eu ce bruit sourd. C'était la porte d'entrée. Enfoncée. Maman m'a dit de me cacher sous la table. Trois personnes. Vêtues de noir. Portant des masques blancs, comme au théâtre japonais. Sauf que c'était réel. Ils ont attrappé ma mère, ils lui parlaient...on aurait dit qu'ils lui posaient des questions, mais, en fait, j'en sais rien. C'était pas du français. Elle a répondu quelque chose, enfin, je pense que c'était une réponse. Ca ne leur a pas plu, apparemment. Ils l'ont frappée. Ils ont con tinué à lui parler. Je crois qu'elle leur a dit ce qu'ils voulaient savoir. Je n'en suis pas sûre. Alors ils ont...ils l'ont poignardée...Ils l'ont tuée...

Une larme glissa sur sa joue.

- Je n'ai pu retenir un cri. Alors, ils se sont aperçus de ma présence. L'un deux a tenté de m'attrapper. Il n'a pas réussi. Il m'a traversée. Ils m'ont tous traversés. J'ai levé la main vers la table. Je suis passée. Alors, je n'ai pas pris le temps de me poser de questions. Je me suis levée. J'ai foncée dans le mur. Puis vers les escaliers , ça, ça a pas été facile. Je rentrais dedans au lieu de monter, au début. J'ai fonçé dans la chambre de Julia. Je l'ai réveillée. On est parties. J'ai sellé son cheval, pour qu'on puisse passer par la forêt, où les voitures ne peuvent pas circuler, faute de place. J'ai pas eu le temps pour le mien. Je me suis servie de la porte du box. On est parties. Je sais pas comment on a fait, mais on a passé le torrent, et puis j'ai appelé Paul, mon grand frère, pour qu'il nous cherche. De l'autre coté du torrent, on était à l'abri pour quelques heures. Alors on est restées là, à attendre, deux gamines désespérées tremblant sous la pluie dans une clairière au coeur de la forêt à deux-trois heures du matin avec deux chevaux dont un seul harnaché. J'ai commencé par penser qu'au même moment, je devais être en cellule capitonnée. Ca me semblait la seule explication plausible. Il a fini par arriver. On est allées chez lui. Il a emmené les chevaux dans une remorque spéciale, va savoir où il l'a trouvée. On a dormi là-bas. Le lendemain, il a voulu que je lui raconte tout. Pour aller au comissariat. Et, au bout de quelques heures, un drôle de type est venu. Pour m'emmener ici. Au début, je ne voulais pas, j'avais peur, j'en voulais à mon frère, mais le type m'a expliqué de quoi il s'agissait plus précisément, et puis j'ai accepté.

A ce moment-là, et sans qu'il sache pourquoi, un flot d'émotions intense envahit Mark. Tristesse, compassion, colère, il avait l'impression de ressentir ce que ressentait Amy. Le fait d'entendre ces confessions lui avait donné le sentiment qu'il pouvait, à nouveau, devenir - chose qui lui paraissait impossible auparavant - l'ami de quelqu'un. Cette pensée avait été la clé qui dévérouilla l'armure de fer qui tenaillait son coeur. Il reevenait, d'un coup, celui qu'il était auparavant, joyeux, fantaisite, prompt à rire et à aider ses amis. Mais son coeur avait encore besoin de cicatriser...
Ce déclic s'étant fait en quelques secondes, il réalisa rapidement qu'Amy était encore en dépression. En la regardant avec les yeux de son Nouveau/Ancien lui, il ressentit... quelque chose d'autre... quelque chose d'indescriptible, qu'il n'avait jamais encore ressenti.

- Waouh... Ca doit vraiment être dur de perdre toute sa famille d'un coup...

Et, priant touts les dieux pour ne pas subir à nouveau une blessure au coeur, il passa son bras autour de ses épaules.

- Waouh... Ca doit vraiment être dur de perdre toute sa famille d'un coup...

Mark passa un bras autour de ses épaules. Amy hésita un court instant, puis se rapprocha de lui, se laissant aller contre son épaule. Après tout, elle aussi avait le droit de craquer. Elle avait inventé quelque chose de moins dur que la réalité à raconter à Julia, pour la ménager. Mais elle? Elle avait supporté sans se plaindre de manquer se noyer, à cru dans le torrent rageur, grelottant car sa veste était allée à Julia. Elle avait assisté à toute la scène. Malgré sa souffrance, sa peur, elle s'était occupée de Julia. Elle avait tenu bon, pour sa soeur. Puis s'était retrouvée seule, entourée d'inconnus. Oui, elle pouvait bien craquer. Et puis, elle se sentait en confiance. Amy n'avait jamais beaucoup parlé au gens, en dehors de Julia, mais ils venaient de se confier l'un à l'autre. D'autres larmes roulèrent sur ses joues ; elle tremblait. Un moment passa, puis elle se calma.

- Je ne les connaissais pas vraiment, je les voyais peu...mais je les aimais. J'aurai tant voulu en savoir plus sur eux.

La jeune fille ferma un instant les yeux, pour s'éclaircir les idées.

- Ils ne voudraient pas que je sois triste. Mon père me dirait "Amy, Carpe Diem! Cueille le jour." Ils voudraient que je continue à profiter de la vie.

Amy tenta un faible sourire.*Regarde, papa. C'est pour toi. Carpe Diem. Je cueille le jour, comme je l'ai toujours fait. Je vous porterais toujours dans mon coeur, mais j'essaierais de ne pas être triste. Comme tu l'aurais souhaité.*

Quand il passa son bras autour d'elle, il sentit tout d'abord qu'elle s'écartait légèrement, et il faillit pleurer toutes les larmes de son corps. Mais juste avant de se dévider lametablement, il la sentit se rapprocher de lui et se laisser aller, et l'entendit sangloter. Sentir une présence humaine juste à côté de lui, chose qu'il n'avat pas senti depuis si longtemps, lui offrit une sensation d'une telle intensité qu'il en avait du mal à la supporter. Ses larmes de tristesse qui, auparavant, l'aurait retransformer en monstre de tristesse et de haine dans de violents éclats, se changèrent en larmes de bonheur, qui glissèrent doucement de ses yeux à sa bouche, et balayèrent totalement l'ancien lui.

- Je ne les connaissais pas vraiment, je les voyais peu...mais je les aimais. J'aurai tant voulu en savoir plus sur eux.
- Ils ne voudraient pas que je sois triste. Mon père me dirait "Amy, Carpe Diem! Cueille le jour." Ils voudraient que je continue à profiter de la vie.

Mark profitait du fait qu'elle parlait pour la détailler de façon plus approfondie. Et plus il la détaillait, plus il la trouvait belle. De ses yeux verts resplenissants de pureté à son teint bronzé rabaissant l'or au niveau d'immonice en passant par ses longs et sublimes cheveux d'un brun digne de l'écorce du plus majestueux des chênes, tout chez elle était comme une flèche de bonheur tiré droit dans le coeur de Mark. Mais en même temps, il s'en voulait de voir son coeur se soulager ainsi de ses peines alors qu'il l'avait faite plonger, elle, dans les abîmes de souffrance de ses souvenirs tumultueux. Il ne savait que dire, il voulait lui exprimer ce qu'il ressentait, mais en même temps, avait peur de le faire, d'être rejeté. Il décida donc de continuer la discussion en essayant de la réconforter, sans tenter d'autres approches, de peur d'être vu comme une bête.

- Carpe diem... Quelle belle philosophie... Profiter de la vie tant qu'on l'a encore... Ton père devait être un homme formidable... S'il était encore en vie, je suis sûr qu'il t'aurait soutenu quand tu avait découvert tes pouvoirs... J'aurais aimé avoir d'aussi bons parents que les tiens... Enfin maintenant, c'est du passé: c'est à nous de bâtir nos vies, même si le départ a été mouvementé. Comme le dit le proverbe, ce qui ne tue pas rend plus fort.

Au fur et à mesure qu'il parlait, une idée lui vînt, de plus en plus claire et précise.

Et si... On bâtissait un mémorial pour ton père?

- Carpe diem... Quelle belle philosophie... Profiter de la vie tant qu'on l'a encore... Ton père devait être un homme formidable... S'il était encore en vie, je suis sûr qu'il t'aurait soutenu quand tu avait découvert tes pouvoirs... J'aurais aimé avoir d'aussi bons parents que les tiens... Enfin maintenant, c'est du passé: c'est à nous de bâtir nos vies, même si le départ a été mouvementé. Comme le dit le proverbe, ce qui ne tue pas rend plus fort.

Amy lui offrit un sourire radieux. C'était la première fois qu'elle se sentait, comme ça, sur la même longueur d'ondes avec quelqu'un. Sauf sa soeur...elle s'entendait bien, avec sa soeur, mais elle en avait marre d'assumer pour deux. Et puis, ce n'était pas du tout pareil. Elle se sentait...différente, plus légère...et comme électrisée quand elle croisait les profonds yeux sombres de Mark. C'était une sensation qui lui était inconnue, mais qui ne lui déplaisait pas. Elle osa se rapprocher encore un peu de lui.

Et si... On bâtissait un mémorial pour ton père?

Elle sembla à la fois surprise et ravie. Elle leva les yeux vers lui, mais son regard la troublait toujours. Elle observa alors la mer, si calme, si belle, rendue lumineuse par le reflet de la lune à sa surface. Elle lui répondit :

- Je...c'est une bonne idée. Merci. Je n'y aurais pas pensé.

[HP : Désolée pour le temps de réponse. ]

Quand elle leva les yeux vers lui, il ressentit une intensité phénoménale dans son regard, mais, contrairement à touts les autres regards intenses qu'il avait dû supporter, celui-ci n'était pas une intensité pleine de reproches et de sentiments: c'était au contraire une intensité pleine de sentiments. Il avait beau savoir, comprendre et décrypter ce sentiment si particulier, il ne parvenait pas à se convaincre de plaçer ce mot si beau sur ce sentiment si pur.

- Je... C'est une bonne idée. Merci. Je n'y aurais pas pensé.

A ce moment-là, il se rendit compte qu'elle s'abandonnait de plus en plus dans ses bras. Il s'arrêta, et la regarda, pour être encore une fois soufflée par sa beauté. Pour la première fois depuis qu'ils avaient commencés à parler, elle parvint à soutenir son regard, un regard si doux, si expressif, qu'il se passait de mots. Ils se serraient alors très fort l'un dans les bras de l'autre. Il approcha son visage du sien. Elle fit de même. Il ferma les yeux.
Et il l'embrassa.

Ils passèrent ainsi de longues minutes, plus exquises les unes que les autres. Après tant d'années à avoir vu le flot de ses sentiments tarir, la fleur de ses émotions se faner et le souffle de son coeur devenir tornade de haine, il se passa un miracle qui boulversa à jamais Mark. Le ruisseau tari devint océan, la fleur brûlée devint jungle profonde, la tornade s'apaisa et devint brise légère et caressante.

Mais, évidemment, ils finirent par s'arrêter. Mark et Amy partagèrent à nouveau ce regard si particulier, puis, chacun la tête posée sur l'épaule de l'autre, Mark susurra à l'oreille d'Amy ces mots que, la nuit dernière encore, ils ne connaissaient pas:

- Je t'aime.

Lorsqu'il l'embrassa, Amy ferma elle aussi les yeux. Des sensations aussi nouvelles qu'agréables déferlèrent. Son coeur battait la chamade. On aurait dit qu'un feu d'artifice éclatait à sa vue, alors même que ses paupières étaient closes. Une sorte de musique merveilleuse retentit à ses oreilles. Ce fut...magique. Non, bien su^r, ce fut bien plus que cela, mais il n'y a pas de mots s'approchant plus d'une telle émotion. Elle se sentait bien comme jamais elle ne s'était sentie bien. Elle se sentait libre et heureuse, tout simplement. Mais pas seulement. Ils finirent par s'arrêter, bien entendu. Elle soutint son regard, son regard si doux et si intense à la fois, le souffle à peine court, et lui sourit.

- Je t'aime.


- Je t'aime aussi.

Voilà, c'était ça, le mot à mettre sur cette sensation merveilleuse. Surtout que le paysage n'avait rien gâché, au contraire. C'était si romantique ce lair de lune sur le sable fin et sur la mer scintillante. Ils restèrent là, l'un dans les bras de l'autre pendant ce qui sembla une éternité. Une part de la jeune fille aurait voulu que le temps s'arrête, là, maintenant, pour eux. Une toute petite voix au fond d'elle lui soufflait de s'occuper du mémorial, mais elle lui semblait à des années-lumière.

[ Je ne suis pas aussi poétique que toi, mais j'ai fait de mon mieux ^^]

- Je t'aime aussi

C'était comme un chant merveilleux à ses oreilles. il avait encore le goût des lèvres d'Amarillys sur la langue, son parfum dans le nez, son regard dans les yeux, sa douce peau entre ses mains. Son coeur faisait de l'hypertension, Mark aurait pu en mourir, mais sur le moment, il s'en fichait. Il se fichait de tout, tout ce qui lui importait, c'était le fait qu'Amarillys, SA Amarillys, était dans ses bras et ressentait la même chose que lui.
Ils restèrent longtemps enlacés ainsi, visage contre visage, s'embrassant de temps à autre, faisant ressortir leur amour l'un à l'autre. Ils finirent par glisser doucement par terre, et, n'ayant en tête que l'amour dans sa forme la plus pur aussi bien l'un que l'autre, ils se libérèrent de leur étreinte, et s'allongèrent sur le sable, main dans la main, sans rien dire, en regardant tout deux la lune qui semblait leur sourire. Ils restèrent encore longtemps sans rien dire, puis Mark s'aperçut qu'Amarillys s'était endormie. Il la souleva et la prit dans ses bras, et la porta ainsi jusqu'à sa chambre. Une fois arrivé, il la déposa dans son lit, la borda, et déposa un léger baiser sur sa joue.

- Dors bien.

Lui-même alla se coucher, et s'endormit, apaisé.

[C'est pas grave que ce soit pas poétique, ce qui importe, de toute façon, c'est que c'est beau et sincère]

[ Désolée, vraiment désolée d'avoir mis si longtemps! C'est l'ordi qui plantait.]

Amy se réveilla allongée dans son lit. Elle devina qu'elle avait dû s'endormir sur la plage. Mais le moment était mal choisi pour dormir. Son père...il fallait qu'elle construise le mémorial, qu'elle lui dise adieu...Mais elle était incapable de le faire seule, et Mark lui avait proposé qu'ils le fassent ensemble...Mark. Ses joues s'empourprèrent rien qu'à son nom. Il devait être dans sa chambre à lui. En passant devant la glace, elle remarqua que ses tresses étaient quasi-défaites. Elle acheva de les défaire, puis releva ses cheveux bouclés par les tresses en queue-de-cheval, c'était plus rapide à faire. Elle sortit, alla voir le panneau d'affichage pour trouver dans quelle chambre il était, s'y rendit, puis frappa timidement à la prote entrouverte. Il n'y eut pas de réponse, il devait dormir. Elle pouvait descendre seule, mais elle sy refusait. Dès lors, il ne lui restait plus qu'à le réveiller. Frapper comme une tarée à la porte aurait réveillé tout l'étage, pas très discret. Elle entra timidement. Heureusement, il était seul dans la chambre. Il aurait été gênant de devoir justifier sa présence auprès d'un colocataire. Elle s'approcha du lit. En effet, il dormait. Elle se pencha vers lui et murmura :

- Mark, c'est moi...réveille-toi...

Ses lèvres effleurèrent délicatement la joue de Mark.

Cela faisait 4 bonnes heures que Mark était redescendu du toit avec Kojo. Quand il sentit une présence dans sa pièce. Il se mit sur ses gardes, sans pour autant bouger de son lit. Puis, il crut entendre la voix d'un ange lui dire:

- Mark, c'est moi...réveille-toi...

Puis, il sentit un contact qui aurait rendue jalouse la plus douce des pèches: celui des lèvres d'Amarillys. Il gémit, d'une voix enfantine:

- Ne* veux encore dormir...

Puis il se leva, attendit deux secondes que Kojo se pose sur son épaule, puis il marcha vers Amrillys, lui prit les mains, la regarda droit dans les yeux et lui dit:

- J'ai fait un rêve sublime, j'étais au paradis, et j'embrassais un ange...

Il sombra dans la contemplation d'Amarillys, puis reprit ses esprits et lui dit:

- Le mémorial?

Il attendit sa réponse, ne serait-ce que pour réentendre cette voix si sucrée...

*le "Ne" est fait éxprès, c'est à cause de l'accent enfant

- Ne veux encore dormir...

Attendrie, Amarillys lui sourit. Il se leva, un corbeau se posa sur son épaule, il marcha vers elle, lui pri les mains et lui dit :

- J'ai fait un rêve sublime, j'étais au paradis, et j'embrassais un ange...

Amarillys rougit légèrement. Il était adorable...Elle plongea ses yeux dans les siens, si doux, si profonds, et murmura :

- Qui sait...peut-être que ce n'était pas un rêve...

Il sembla se réveiller complètement, il lui dit :

- Le mémorial?

- C'est pour ça que je t'empêche de dormir...Je ne voulais pas attendre demain, le plus tôt serait le mieux...mais je n'ais pas le courage de le faire seule...je n'ai jamais été courageuse...

- Qui sait...peut-être que ce n'était pas un rêve...

- Le mémorial?

- C'est pour ça que je t'empêche de dormir...Je ne voulais pas attendre demain, le plus tôt serait le mieux...mais je n'ais pas le courage de le faire seule...je n'ai jamais été courageuse...

- Ne t'inquiètes pas, ma princesse, tant que je serais là, tu n'auras rien à craindre...Je vais le construire, le mémorial pour ton père. Il se dressera, haut et fier, droit comme un I, palmier de pierre dont je serais le jardinier. Enfin, je veux dire, toi et moi...

Il repartir dans les abysses exotiques des yeux d'Amarillys, puis, en en ressortant, il se dit:

- Mais on va avoir besoin d'outils... Zut, l'administration est au rez-de-chaussée, et les outils à cet étage... Comment faire...

Mark ne voulait surtout pas voir son âme soeur s'épuiser à monter et descendre. A cet instant, il eut une idée lumineuse (qui lui permettrait en plus de gagner de précieux moments d'intimité avec sa Amy adoré.

- Kojo, tu peux t'en occuper?

Le corbeau, ayant parfaitement compris les intentions de Mark, émit un "Crôa!" sonore et partit à tire-d'aile vers le rez-de-chaussée, un petit papier accroché à sa patte.

- Voila, maintenant, faut attendre. Assis-toi donc! Je te sers quelquechose?

Tout en prononçant ses mots, il sortit de son placard un service à thé polonais.

- Ne t'inquiètes pas, ma princesse, tant que je serais là, tu n'auras rien à craindre...Je vais le construire, le mémorial pour ton père. Il se dressera, haut et fier, droit comme un I, palmier de pierre dont je serais le jardinier. Enfin, je veux dire, toi et moi...

- Tu ne peux pas imaginer à quel point ça me soulage que tu sois là pour m'aider...

- Mais on va avoir besoin d'outils... Zut, l'administration est au rez-de-chaussée, et les outils à cet étage... Comment faire...

Amarillys ne répondit pas. Elle ne voyait pas d'autre solution que de descendre puis de remonter. Ce serait sans doute un peu fatiguant, mais pas insurmontable.

- Kojo, tu peux t'en occuper?

La jeune fille le vit attacher un papier à la patte du corbeau, qui partit vers le rez-de-chaussée. La jeune fille était fascinée par le lien qui les unissait. Le corbeau lui obéissait, bien que ne semblant vraiment pas vraiment domestiqué...en quelque sorte, il le faisait parce qu'il en avait envie...il était son ami, un peu comme Calypso était la sienne. Calypso, qui lui avait sans aucun doute permis d'échapper à la mort.

- Voila, maintenant, faut attendre. Assis-toi donc! Je te sers quelquechose?

Amarillys était à même pas un mètre du lit de Mark, mais elle aurait été gênée de s'assoir dessus ; elle préféra approcher le tabouret qui était près du bureau. Elle obseva le service à thé, admirant les motifs finement ouvragés.

- Je veux bien.

Il la vit s'asseoir sur un tabouret, mais ne posa pas de questions.
*Mieux vaut ne pas passer pour un...*

- Je veux bien.

Il prépara le thé, bien qu'il ne le faisait pas d'une main experte. En effet, la délicatesse, dans son début de vie solitaire consacrée à l'entraînement au sabre et au maniement des ombres, il n'avait pas eu le temps de découvrir la finesse, la douceur, et tant d'autres choses qui lui auraient évités de casser une tasse.

- Oh mince...

Il prit vite une pelle et une brosse, et nettoya les débris.

- Désolé, j'ai pas l'habitude... En plus, cette tasse, je l'avais réservée juste pour toi...

C'était en partie vrai, en partie faux: même s'il n'y avait pas le nom d'Amarillys dessus, il avait désignée cette tasse, s'il devait s'en servir un jour, à l'élue de son coeur. Tasse qui était maintenant à la poubelle, pendant que l'eau pour le thé débordait sous l'effet de l'ébullition.

- Oh, zut...

Il regarda Amarillys d'un air navré, gêné, et tenta, avec un sourire peint:

- Euh... Tu préfères pas du café?
*Kojo, reviens... VITE...*

Un bruit de porcelaine brisée retentit et Mark murmura :

- Oh mince...

Il avait brisé une tasse. Elle faillit se lever pour l'aider, mais il prit une pelle et une brosse. Elle savait qu'elle ne risquait pas de se couper, mais elle lui aurait fait perdre du temps plus qu'autre chose ; elle se ravisa donc.

- Désolé, j'ai pas l'habitude... En plus, cette tasse, je l'avais réservée juste pour toi...

Il semblait triste. L'eau déborda soudain, bouillante.

- Oh, zut...

Il avait l'air si gêné...Amarillys ne savait que dire ; comment réagir. Avec un sourire factice, il ajouta :

- Euh... Tu préfères pas du café?

- Oui, du café, ce serait parfait.

Amarillys supportait mal la caféine. Mais inutile de le perturber davantage. Du moment qu'il avait de la crème, ou au moins de lait, ça devrait passer.
Elle savait que si elle gardait sa veste maintenant, elle aurait froid en sortant. Elle la retira donc et la posa sur ses genoux.

- Oui, du café, ce serait parfait.

Elle ,'avait pas l'air très convaincu en le disant. Puis, elle retira sa veste. Mark se dit qu'elle avait trop chaud, et créa un petit effet: il envoya un de ses corbeaux ventiler Amarillys avec ses ailes. Ce petit effet lui permit notamment de dissimuler la honte qu'il avait de ne même pas savoir se servir d'un cafetière et de devoir lui servir du Nespresso.

- Combien de sucre? Du lait? De la menthe? Du citron? De la canelle?

Malgré qu'il ne savait pas s'en servir, et l'avait prouvé, Mark avait hérité de sa défunte grand-mère tout une panoplie de "tea time", parfaitement conservé par un tupperware sculpté, et allant de l'ancienne tasse de 1850 parfaitement conservée jusqu'à la machine qu'il utilisait. En prononçant ses mots, il sentit Kojo revenir.

- Ah, tu es là. Fais-voir le mot?

Le corbeau, comprenant parfaitement ce que lui disait son ami, tendit sa patte et attendit patiemment. Mark lut rapidement la croute missive, puis s'exclama:

- Une clé?! Y'en avait pas besoin, pour le barbecue... Enfin bon. Kojo? Tu pourrait...

Le corbeau émit un croâssement que Mark intépréta comme un "Rôh lala, tu m'en demandes beaucoup... Bon, d'accord..."

- Merci.

Il attacha un second mot à la patte de Kojo - la gauche, pour équilibrer les poids - et le lança par la fenêtre. Ce petit gain de vitesse et l'adrénaline qui allait avec était une des deux récompenses de Kojo quand il accomplissait quelquechose pour son ami. (l'autre sera un ver bien gras, déniché par les corbeaux de Mark)